Conte 1 du village

A Gogotinkpon, le conte irrigue l’éducation aux préceptes et valeurs de bonne conduite ……
Et naturellement les enfants en sont les cibles. Ainsi, presque tous les soirs, sur chaque cour commune, ceux ci sont entretenus par un sage, au clair de lune.
Malheureusement, ces pratiques ont, de moins en moins, droit de cité…..Détour par Gogotinkpon vous propose un nouveau numéro de conte de Gogotinkpon.
Un récit de Raphaël Zounon dit Agbaklinkan rappelé à nos souvenirs par Pacôme METONOU…
Conte : Les trois frères d’infortune…..
Mon conte vole, vole et vole encore.
Et va se poser chez trois frères: Deux germains et un consanguin.
Ces trois frères étaient de braves cultivateurs du village de Vènouhouidé. À perte de vue, s’étend leur champ.
Au bout de quelques années d’exploitation, la terre s’est appauvrie et la récolte devenait de saison en saison médiocre.
En quête de nouvelles terres cultivables, ils se retrouvèrent loin de leur village où ils ont pu découvrir de larges domaines bien fertiles.
Ils ont donc repris leurs activités qui effectivement donnaient plus que par le passé. Une bonne terre ne ment donc pas, ils en avaient eu la preuve, à nouveau. Ils produisaient diverses filières et l’abondance frappait à leur porte. Leur production s’étalait à perte de vue.
Et un jour, alors qu’ils étaient occupés dans leur champ, un fou survînt et cria, à leur direction : okoudja, miwa miwa, okoudja: « la mort arrive, elle arrive. Venez vite vous mettre à l’abri !
Ils se mirent à courir après ce fou qui maintient son appel tout en s’éloignant des trois frères.
Après une course effrénée, sur une longue distance, sous le coup de la fatigue, ils atteignirent un grand baobab.
Sous cet arbre, il y a avait des centaines de milliers de jutes de cauris: les célèbres moyens d’échanges, ancêtres de nos billets de banque d’aujourd’hui.
Ils oublièrent le fou qui continua à une vitesse de diarrhéique sa course-poursuite devant la mort.
Les frères de fortune, s’arrêtèrent, ramassèrent une bonne partie de leur fortune et reprirent la route encore en course mais plus pour les mêmes motifs.
Après des heures de mouvement accéléré, les trois frères approchèrent leur village, c’est alors qu’ils décidèrent de prendre une pause pour deux raisons : se restaurer et procéder au partage afin que chacun rentre avec sa part de butin.
Les frères germains demandèrent à leur jeune frère consanguin de bien vouloir aller au village leur payer de quoi assouvir leur faim.
En l’absence de ce dernier, ils planifièrent de le tuer avant d’augmenter leur part de fortune. Dans le même esprit, le frère consanguin mit du poison dans le plat qu’il acheta.
L’idée qui anime le chat à guetter la souris est la même qui anime celle-ci à fuir le chat.
Ainsi ils mirent leur plan à exécution en rouant leur frère consanguin de coups à son retour, jusqu’à ce mort s’en est suivie.
Ils se sont alors bien régalés pensant, après, procéder à la division par deux du nombre de jutes qu’ils ont amassées. Mais ce qui devrait arriver, arriva! Les fortunes abandonnés, ils sont passés de vie à trépas.
Moralité : la recherche effrénée de l’argent facile et du bonheur pour soi au détriment de la vie voire de la Nature nous conduira à la mort.
L’humanité se régénère de nos sens de partage.
C’était un conte de Raphaël Zounon alias Agbaklinkan raconté par Pacôme METONOU.

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *